Mon expérience avec l’Histoire, l’art et la méditation zen à Izumo
Quand j’ai visité Izumo j’ai beaucoup apprécié d’en apprendre davantage sur certains endroits de la ville, qui me semblent depuis incontournables. J’aimerais ici vous parler un peu de ses riches musées d’art, d’histoire et de ses potteries artisanales, ainsi que de mon expérience personnelle avec la méditation bouddhique zazen. Izumo a tout cela à vous offrir.
Contrairement à Kyoto, ici les touristes ne se bousculent pas à tous les coins de rue. Ce qui signifie déjà que vous serez tranquille lors de vos déplacements pour découvrir l’histoire, l’art et les croyances qui animent Izumo. Les locaux sont également très accueillants et désireux de vous présenter leur ville, et vous expliquent volontiers pourquoi elle devrait être un incontournable de votre séjour au Japon. Après en avoir fait le tour, je dois bien admettre que je suis d’accord avec eux.
D’abord, je voulais en savoir plus sur l’Histoire d’Izumo. Direction : le Musée d’Histoire Yayoi no Mori.
La première chose qui vous attend en accédant à l’exposition principale, ce sont des objets vieux de plus de 1800 ans, qui sont le symbole même d’Izumo : des bijoux « magatama » issus du « Nishidan San Gobo », le tumulus numéro trois présent sur le site à côté du musée. Ces magatama (objets en verre ou pierres précieuses en forme de goutte ou de virgule) étaient un symbole d’autorité et des accessoires de grande valeur appartenant à la famille royale d’Izumo.
Au rez-de-chaussée vous trouverez un terrain de jeu pour les petits et grands enfants, où vous pourrez déterrer des reliques tel un archéologue en herbe ou bien essayer d’assembler les pièces d’une poterie en morceaux le plus rapidement possible. Ce dernier jeu, sorte de puzzle 3D, se révèlera être un vrai challenge et pas uniquement pour les plus jeunes !
Le musée a été construit juste à côté d’un ensemble de tombes royales géantes appelé « Nishidani Funbogun », vous n’avez qu’à traveser la rue pour les découvrir.
Si vous êtes féru d’Histoire, je ne peux que vous recommander de faire un tour par ce musée lors de votre séjour. Il ne vous prendra probablement qu’une heure de votre temps et son accès est gratuit. Seul bémol, tous les endroits visités ce jour-là ne sont pas ou peu desservis par les transports en commun, je vous suggère donc de prendre soit un taxi, une voiture de location ou encore de louer un vélo pour les plus sportifs d’entre nous.
Ouvert : de 9h00 à 17h00 Fermé le mardi (si le mardi est un jour férié, le musée sera ouvert ce jour-là et fermé le jour suivant) et du 29 décembre au 3 janvier.
Entrée gratuite
Acitivités (payantes)
Confection de magatama, 308 yens (durée de l’atelier, 45 minutes)
Confection de miroirs anciens, 505 yens (durée de l’atelier, 60 minutes)
Confection de badges en étain, 51 yens pour trois badges (durée de l’atelier, 15 minutes)
Après en avoir appris plus sur le passé d’Izumo, il était temps pour une petite visite du musée de la courtepointe, intégré dans une ancienne résidence japonaise.
L’Izumo Museum of Quilt Art est un musée tout à fait unique en son genre et est d’ailleurs le premier musée du Japon à exposer des œuvres de patchwork. Des designs classiques japonais sont bien sûr à l’honneur et l’exposition est entièrement renouvelée à chaque saison.
Le musée lui-même est une belle maison japonaise de plus de 200 ans, où vous pourrez admirer des installations d’œuvres de patchwork réalisées avec des tissus d’anciens kimonos, auxquelles se mêle également l’art de l’ikebana.
Amateurs de broderie et patchwork ou non, ce lieu au cœur de la campagne japonaise respire le raffinement, la tradition et la culture japonaise partout où vous posez les yeux. Le musée dispose également d’une petite boutique et d’un coin café. Prenez le temps de savourer un délicieux thé matcha (ou un café !) pour profiter encore un peu de cet environnement si particulier et de ses magnifiques boiseries.
Nous avons passé environ une demi-heure dans ce musée. Comme il n’est pas très grand il ne vous prendra pas beaucoup de votre temps de visite à Izumo. Ce musée n’est pas desservi par les transports en commun, si vous n’avez pas de vélo ou de voiture de location je vous recommande de prendre un taxi depuis la gare JR Naoe, qui est la gare la plus proche.
Ouvert : de 10h00 à 17h00 Fermé le mercredi et le troisième samedi du mois (ouvert les jours fériés)
Entrée : 490 yens pour les touristes et résidents étrangers, montrez votre passeport ou carte de résident.
Je me suis ensuite rendu à Shussai-gama, un célèbre atelier de poterie artisanal à Izumo.
Ici, le bleu profond est la couleur emblématique de ces poteries un peu « old school ». Les objets créés n’ont pas de couleurs criardes et de la texture à la forme ils donnent une sensation brute, naturaliste. Vous pouvez, en plus de la boutique, visiter l’atelier où les potiers sont toujours à l’œuvre, excepté le mardi.
Dans l’atelier vous pourrez peut-être en voir certains en train de travailler la glaise, d’autres trier les objets prêts à passer au four. L’un des potiers m’a confié qu’ici, « tout est fait pour essayer de conserver une certaine sobriété artistique. On n’appose même pas le nom de la marque pour minimiser au maximum l’aspect de l’intervention humaine ».
Personnellement, il nous a fallu environ une demi-heure pour faire le tour de la boutique et visiter au passage l’atelier. Mais c’est sans compter notre passage à la boulangerie juste derrière le magasin, « Le cochon d’or Shussai ». Si vous venez aux alentours de midi ce sera l’occasion d’y faire votre pause déjeuner, mais évitez les week-ends pour être sûr d’être tranquille car l’endroit est assez prisé. Je me répète, mais comme les précédents lieux, Shussai-gama n’est malheureusement pas accessible en transport en commun. Par beau temps je vous recommande de vous y rendre à vélo, cela fait une belle promenade si vous suivez les petites rues pavillonaires avec leurs rizières et longez la rivière (environ 6km depuis la gare JR Izumo-shi).
Ouvert : de 9h30 à 18h00 Fermé le mardi et le deuxième et quatrième mercredi du mois
En fin de journée, une séance de méditation au magnifique temple bouddhiste Ichibata Yakushi nous attendait.
A l’entrée du temple, des statues d’anciens prêtres bouddhistes vous accueillent et semblent vous indiquer le chemin à suivre. Une fois les grands escaliers de pierre descendus et arrivés au temple nous accueillant pour la méditation, le prêtre en charge et son disciple nous ont expliqué le déroulement d’une séance typique de zazen juste avant de commencer. Si vous venez pour la première fois, la séance vous coûtera 500 yens qui seront à déposer dans l’urne à offrandes.
On commence par la lecture à l’unisson d’un texte bouddhique, suivi par la mise en place des zabuton (coussins) et on enchaîne avec trois sessions d’environ 20 minutes de zazen (méditation assise), entrecoupées de petites pauses et de kinhin (marche méditative) et si vous le voulez le prêtre peut vous donner de temps en temps une tape dans le dos avec un keisaku (bâton d’éveil) pour vous aider à vous reconcentrer.
La séance s’est terminée sur un moment d’échange avec le prêtre et les autres participants autour d’un thé. Ce moment beaucoup plus décontracté était en fort contraste avec la solennité de l’atmosphère jusqu’ici, mais il a permis de bien ancrer le retour à la réalité. C’est aussi l’occasion pour les participants de poser au prêtre toutes leurs questions sur le Zen.
Je lui ai demandé « à quoi devrions-nous penser lors de la méditation ? », ce à quoi il a répondu dans un japonais très simple et facile à comprendre : « Le mieux est de ne penser à rien. Il faut juste essayer de faire le vide dans son esprit, mais en réalité c’est quelque chose d’assez difficile, donc il ne faut pas vous inquiéter si vous n’y arrivez pas ».
En incluant la visite du temple et la séance de méditation nous avons passé trois heures ici. Le prêtre parle anglais, n’hésitez donc pas à faire l’expérience du zazen et à lui poser toutes vos questions dans la langue de Shakespeare. Vous pouvez également prolonger l’expérience et réserver un chalet juste à côté du temple au Mount Ichibata Cottage.
Vous cherchiez une alternative à toutes les villes japonaises bondées de monde ? Izumo et sa campagne sont faites pour vous ! Certes, les transports en commun ne desservent pas (encore) tous les endroits où l’on aimerait aller, mais cela fait partie du charme de la région. Et si vous voulez profiter du Japon traditionnel sans avoir à côtoyer les hordes de touristes, alors vous venez de découvrir le secret le mieux gardé de l’archipel.