L'été au Japon est chaud et humide et l'ouest du pays ne fait pas exception, mais si ces différentes saisons ont leurs inconvénients elles sont aussi l'occasion de faire l'expérience d'activités, rituels et saveurs qui y sont associées. Izumo dispose de belles plages, de fruits estivaux et de lieux à visiter qui permettent de mieux supporter la forte chaleur du plein été. Nous vous racontons ici notre parcours d'un jour et ce qui l'a rendu si spécial à nos yeux.
Dans nos sacs, eau, crème solaire, chapeaux, maillots de bains, éventails et ombrelles, et nous voilà prêtes à aller déjeuner au Café Nakakura. Ce café - restaurant se trouve dans le quartier central d'Imaichi, à quelques minutes à pied au nord de la gare Izumo-shi, dans une petite rue à côté de la galerie marchande. Une boîte aux lettres rouge vintage distille déjà un soupçon de nostalgie à l'entrée.
Nous entrons dans ce café à l'ambiance très reposante et choisissons une table dans la première salle, juste à côté d'une fenêtre donnant sur des haies ponctuées de fleurs jaunes. Les étagères sont remplies de livres et magazines, d'anciens appareils photos trônent sur un rebord et d'autres curiosités s'alignent élégamment sur les murs. L'autre salle du restaurant possède un comptoir qui peut aussi accueillir des clients en addition des tables aux chaises à coussins verts. Si vous choisissez un siège au comptoir, vous aurez une belle vue sur la collection de tasses à café et à thé exposée sur le mur du fond.
Nous choisissons toutes trois une formule déjeuner "hamburg" (steak haché), sauce miso pour Camila, à l'ail pour Tanja et moutarde pour Jill ! La formule comprend une soupe miso, du riz surmonté de fines lamelles d'algues séchées kombu et une salade. Le café est connu pour son gâteau "chiffon cake" très léger et pour ses belles salades qui accompagnent les menus.
Jill : avouons-le, les salades qui accompagnent les plats au Japon peuvent être décevantes et sont souvent juste du chou cru coupé en tranches fines. Ici la salade est à base de chou, mais elle est généreusement surmontée d'un bouquet coloré d'autres légumes croquants. Elle est visuellement très belle et apporte une touche de fraîcheur qui vient équilibrer le repas. Je n'ai pas eu besoin d'utiliser beaucoup de sauce, mais sachez qu'il est possible d'acheter une bouteille de la vinaigrette maison !
Tanja : j'aime beaucoup cet endroit, mais j'y vais rarement car il y a souvent du monde le midi et ils ferment tôt. Après le repas j'ai pris un café viennois qui était, comme d'habitude, délicieux. J'étais agréablement surprise de voir mon café servi dans une tasse de marque finlandaise.
Camila : c'était la deuxième fois que je me rendais à Nakakura, car comme l'a dit Tanja, il y a souvent beaucoup de monde. Je recommande de réserver un peu à l'avance, en particulier si vous pensez y aller un week-end. Le repas était excellent, très savoureux et en quantité adéquate, il n'en faut pas plus et pas moins.
Après le déjeuner, nous voilà parties vers la gare d'Izumo-shi, pour y prendre un train direction Nishi-Izumo et notre première destination : le jardin botanique Hana no Sato. Le voyage dure à peine cinq minutes, mais permet tout de même d'admirer les paysages estivaux de la ville, comme les rizières d'un vert intense ou les images d'enfants à vélo profitant de leurs vacances.
Un jardin botanique est évidemment fait pour des activités en plein air, mais en plus des grands espages de jardins, Hana no Sato dispose d'une allée couverte dans laquelle souffle une brise rafraîchissante. Le soleil tape fort et a un peu compliqué notre escapade au centre du jardin, près des parterres de fleurs colorées, mais il est également possible de profiter de la vue depuis l'ombre de l'allée principale sans risquer de coup de soleil. Un jour avec des températures plus clémentes, les bancs et tables de pique-nique disposés autour des parterres floraux auraient été parfaits pour une pause goûter ou déjeuner.
Une autre partie du jardin, appelée Fureai Hiroba (place aux découvertes), a été imaginée pour être accessible à tous, invitant les visiteurs à en apprendre plus sur les plantes de manière active. Une large variété d'herbes aromatiques, dont différentes espèces de menthe, sont ici cultivées, et des panneaux encouragent à venir librement toucher et sentir les plantes ici disposées.
Jill : le simple fait d'effleurer les feuilles de menthe a laissé un parfum agréable et une sensation de fraîcheur sur le bout de mes doigts. Plantes à feuilles et à fleurs de toutes sortes sont présentes, avec autant de textures différentes à découvrir.
Tanja : l'oreille de lapin (épiaire de Byzance) était ma préférée. Elle était aussi douce que, vous l'avez deviné, des oreilles de lapin !
De petites pancartes (en japonais) fichées dans les lits des fleurs cerclés de briques proprosent de brèves explications sur chaque plante, comme l'usage que l'on peut en faire ou l'origine de son nom. Derrière le coin des fleurs, un passage où s'alignent des arbres porte le nom Chiisana Mori, la petite forêt. Les cigales y chantent à tue-tête et à la sortie se trouve un petit espace ombragé, une pause bienvenue à l'abri du soleil. Se retrouver ici, c'est retomber en enfance lors des sorties scolaires.
Nous reprenons le chemin couvert qui se termine sur une serre à part remplie de fleurs locales et saisonnières. L'air conditionné y est particulièrement fort, il était donc très agréable de se promener lentement le long de la serre.
Camila : c'était l'endroit parfait pour une pause grâce à un petit espace de repos (toilettes, distributeurs automatiques, etc.). J'ai aimé l'aménagement de la serre, il y avait même des spots photo dont les visiteurs peuvent se servir comme décor.
Depuis le jardin botanique Shimane Hana no Sato, il est possible d’accéder au Centre d’élevage pour l’ibis japonais à crête. Ce bâtiment fait partie du Centre de reproduction de l’ibis japonais à crête de la ville d’Izumo qui participe à la préservation et la reproduction de cette espèce. L’ibis japonais est une espèce native d’Asie de l’est, longtemps pensée disparue à cause de la chasse et de la modernisation de son environnement. Après que l’espèce ait été redécouverte en Chine à Hanzhong (ville jumelée avec Izumo), il a été convenu de créer à Izumo un site pour la reproduction des ibis japonais. Conjointement avec la ville de Sado dans le département de Niigata, le programme de reproduction des ibis d’Izumo promeut une répartition géographique et une diversification génétique de cette population d’oiseaux.
Jill : après avoir travaillé pendant plusieurs mois sur des traductions pour la Galerie d'observation et le Centre de reproduction, j'avais du mal à contenir mon impatience à l'idée d'observer enfin les ibis de près ! Avant d'entrer à l'intérieur, Tanja m'a judicieusement rappelé qu'il fallait éviter d'avoir des gestes brusques ou de parler trop fort, ceci afin de ne pas stresser ces oiseaux qui pourraient être facilement effrayés. Et elle a bien fait, car dès que j'ai vu les adorables bêtes juste de l'autre côté de la vitre, j'ai eu envie de pousser des cris de joie !
La galerie d’observation qui se trouve dans le centre est longue et étroite, le bâtiment est un couloir en verre en sens unique qui permet de voir les ibis. Ils vivent dans de grandes cages suffisament spacieuses pour leur permettre de voler et qui sont équipées de bassins remplis de loches pour qu’ils puissent se nourrir et de perchoirs un peu partout pour qu’ils puissent se reposer. D’un côté de l’observatoire on peut voir les jeunes ibis destinés à être relachés sur l’île de Sado lorsqu’ils auront atteint l’âge adulte. Ils n’ont pas l’air très différents des adultes au premier regard, seul leur plus petite taille et la teinte grisâtre de leurs plumes permet de les distinguer. On peut les apercevoir trempant leurs pattes rouges dans le bassin d’eau au fond de leur enclos. Les adultes, en revanche, restent à proximité des vitres de la galerie. Les vitres sont en fait des miroirs pour que les oiseaux ne puissent pas voir l’intérieur du bâtiment mais il semblerait qu’il peuvent détecter s’il y a de grands mouvements et une lumière intense. On aurait vraiment dit qu’ils savaient qu’on était là, surtout quand un des ibis, celui nommé « Izumo » eut l’air de s’offrir en spectacle juste pour nous. Izumo restait fièrement sur une patte à côté de son bassin, puis cherchait des insectes dans le sable et se pavanait tranquillement en face de nous.
Alors que nous observions les ibis, un membre du service de promotion et de conservation des ibis à crête de la ville d’Izumo est venu nous saluer et en a profiter pour nous donner plus d’informations sur ces oiseaux. Il savait beaucoup de choses et à même été capable de nous en dire plus sur la personnalité de ces résidents à plumes. Il nous a d’abord parlé de Youhan, un mâle timide, délicat et prudent qui reste à l’écart dès que la galerie se remplit de visiteurs. Il nous a ensuite présenté le très vocal Yuuhi, dont le cri retentit la nuit quand il se sent seul. Izumo, qui s’est beaucoup pavané dans l’enclos, est réputé pour être l’oiseau le plus actif et être celui qui se comporte un peu comme un « grand frère ». Tandis que Tsubasa, un tout nouveau résident, est en train de prendre ses marques et de gagner en confiance auprès des 3 autres adultes. Il était impressionnant de constater à quel point ces tout petits corps peuvent abriter autant de personnalité.
Ces oiseaux sont plus petits qu’on ne l’imagine, avec des pattes courtes sur un corps plutôt gros. Quand ils tiennent sur une seule patte, ils ont l’air de flamants roses. Le membre de l’équipe qui est venu nous voir nous a indiqué que la peau des ibis est probablement rouge sur tout le corps car leur bec, leur tête et leurs pattes sont rouges aussi. Leur cri ressemble à celui d’un corbeau qui aurait attrapé un rhume mais l’envergure qu’ils ont lorsqu’ils déploient leurs ailes est impressionnante en comparaison avec leur petit corps trapu.
En sortant de la galerie d'observation, vous remarquerez des distributeurs à magnets et à pins à l'effigie des pensionnaires à plumes du centre. Cela coûte 200 yens et l'argent récolté est utilisé pour le soin des oiseaux et la diffusion d'informations à propos de cette espèce menacée.
Jill : j'ai mis 200 yens dans le distributeurs à pins et j'ai eu Izumo, le plus ancien résident de la galerie d'observation. Je l'ai épinglé sur le cordon de mon badge au travail, en preuve de mon amour pour ces oiseaux.
La galerie d'observation de l'ibis japonais à crête
Il était ensuite temps de retourner à la gare de Nishi-Izumo pour prendre le train vers le dernier arrêt de la journée : la plage Kirara Taki ! Après être arrivées à la gare d'Oda à Taki (à ne pas confondre avec la gare d'Oda-shi, qui est dans une autre ville plus loin sur la ligne !), nous descendons en direction de la mer. Sur la route nous faisons un stop dans une supérette pour des feux d'artifice et des boissons énergisantes.
Tanja : pour les feux d'artifice j'aime prendre des petits packs de cierges magiques que l'on peut trouver dans n'importe quelle supérette. L'été au Japon est propice pour créer une ambiance de festival de façon très spontanée !
Nous sommes déjà en train de fondre lorsque nous arrivons à l'aire de repos de Kirara, après avoir fait le tour du magasin de souvenirs nous nous précipitons donc sur la spécialité locale : la glace à la figue. Le quartier de Taki est rempli de champs de figues, et le magasin vend une large variété de produits à base de ce fruit ainsi que des souvenirs d'Izumo et de Shimanekko (la mascotte du département). Cette aire de repos possède également une belle boulangerie et un restaurant familial, à l'autre bout du parking se trouvent aussi un restaurant de ramen et un restaurant brésilien, vous aurez donc l'embarras du choix au moment du repas.
Camila : l'aire de repos Kirara Taki est particulièrement appréciable en été, mais c'est aussi un endroit sympa tout au long de l'année ! Cette fois-ci nous n'avons pas pu aller à la boulangerie (l'endroit que je préfère), mais j'étais très contente de pouvoir profiter de la glace à la figue, que je recommande vivement !
135-1 Taki Taki-chō, Izumo-shi, Shimane (Localiser)
Tél. : TEL: 0853-86-9080
De 9h30 à 17h00
Etape suivante, le point culminant d'une sortie estivale : les jeux de plage ! Des vestiaires gratuits sont à disposition, nous en profitons pour mettre nos maillots de bain et appliquer une couche supplémentaire de crème solaire. Puis nous arrivons finalement sur la plage. On approchait de la fin d'après-midi, mais le soleil était encore haut dans le ciel.
Si vous êtes là pour passer un long moment à profiter ou travailler votre bronzage, il est possible de louer des parasols et autres équipements de plage, mais nous étions venues surtout pour nous amuser. La température de l'eau était parfaite pour se rafraîchir un peu, et pour remplir nos pistolets à eau ! Et nous voilà à nous arroser les unes les autres (en prenant garde à ne pas faire de victimes collatérales). Nous sautons dans les vagues, prenons la pose avec nos pistolets... Tanja se jette même à l'eau.
Jill : j'ai une peur bleue des méduses et c'est ce qui m'a empêchée d'entrer complètement dans l'eau pour nager un peu. Maintenant je le regrette ! Il est communément admis que l'on peut se baigner en toute tranquillité jusqu'à la fête d'O-bon (mi-août). Nous avons vu beaucoup de toutes petites méduses bleues échouées sur la grève, mais elles étaient toutes mortes. Pour les gens qui seraient inquiets comme j'ai tendance à l'être, n'ayez pas peur d'aller nager tant qu'il n'y a pas de contre-indication.
Camila: nager dans la mer m'a toujours fait peur, mais j'ai tout de même passé un super moment sur la plage avec les copines ! Nous avons croisé beaucoup d'enfants ce jour-là. Je pense que c'est un bon endroit pour une sortie en famille, et plutôt sûr car les vagues n'étaient pas très fortes.
Nous ne nous sommes pas exposées au soleil et à la chaleur très longtemps, et nous avons fait plusieurs pauses à l'ombre pour nous réhydrater. Pour notre repas du soir, c'est sur le restaurant de ramen Kaï que notre choix s'est finalement porté. Avant de partir pour le restaurant, nous avons profité des douches de la plage, à 300 yens les trois minutes. Attention, la machine n'accepte que des pièces de 100 yens qu'il faut introduire tout doucement, afin d'être sûr qu'elles sont bien comptabilisées. L'eau est chaude et les douches sont des cabines individuelles, il n'en fallait pas plus pour saisir l'opportunité de nous rincer du sable et du sel avant de renfiler nos vêtements.
En été Kaï est ouvert de 11 heures à 18h30, il est donc possible d'y déjeuner ou d'y dîner tôt. Plusieurs choix de ramen s'offrent à vous, en plus de gyoza, riz frit chahan et morceaux de poulet frits karaage. Nous avons toutes choisi la spécialité estivale de la maison, le yuzu shio ramen. Il s'agit d'une soupe avec un bouillon salé (shio) et des zestes de yuzu, un agrume originaire de l'est de l'Asie. Il résulte de ce mélange une saveur acidulée et légèrement amère, ce qui en fait un bouillon rafraîchissant et original. Si vous avez une préférence vous pouvez choisir la cuisson de vos nouilles. Un œuf mollet et de fines tranches de viande de porc viennent compléter la garniture. La quantité est aussi là, mais pas de quoi se sentir trop lourd après le repas, juste ce qu'il faut pour être prêt à repartir marcher sur la plage ou piquer un petit somme !
157-1 Taki Taki-chō, Izumo-shi, Shimane (Localiser)
Tél. : TEL: 0853-86-7311
De 11h00 à 18h30
Après le repas, nous revoilà sur le rivage pour profiter du coucher du soleil et allumer nos petits feux d’artifice. Alors que nous nous installions sur les marches longeant la plage de sable fin, la température descendait enfin un peu et le ciel commençait à se parer de belles teintes rosées. Nous avons fait le point sur cette journée bien remplie et dès que le soleil s’est caché derrière l’horizon nous avons allumé nos premiers bâtonnets de feux d’artifice.
Afin d’éviter tout départ de feu, nous avions préparé un seau rempli d’eau pour y plonger les résidus des cierges magiques. La brise de la mer se renforçant avec la tombée de la nuit, cela compliqua nos tentatives d’allumage, mais la satisfaction de voir enfin jaillir des étincelles n’en était que plus grande. Nous avons mis en place une sorte de chaîne, utilisant un cierge pour en allumer un autre, le tout en se dépêchant pour éviter que la flamme ne s’éteigne.
Camila : pour des raisons techniques nous avons dû faire nos feux d'artifice assez tôt, mais on peut très bien attendre qu'il fasse plus noir pour les allumer. La plage Kirara Beach est un endroit sûr, y compris de nuit, à condition de ne pas s'aventurer dans la mer. Ces petits feux d'artifices seront encore plus mignons et brillants si on patiente jusqu'à la nuit !
Si vous visitez le Japon en été, voici quelques conseils pour lutter contre la chaleur : Appliquez de la crème solaire avant de sortir et faites régulièrement des pauses à l’intérieur ou dans un espace ombragé. Emportez beaucoup d’eau avec vous et prévoyez de la monnaie pour tester les différentes boissons des distributeurs automatiques au cours de votre visite ! Hydratez-vous durant toute la journée mais aussi dès le matin avant votre départ. En été, pour vous aider à surmonter un coup de fatigue et éviter la déshydratation, les supérettes proposent des bonbons, des cachets de sel et des boissons énergétiques.
Si vous choisissez de suivre l’itinéraire décrit dans cet article, notez bien que les gares de Nishi-Izumo et Oda ne prennent pas les cartes de transport prépayées « IC Cards » (type Suica). Les portes des trains dits « sans conducteur » ne s’ouvrent pas toujours automatiquement, vous aurez alors à appuyer sur un bouton à côté des portes pour les ouvrir et monter ou descendre du train. Pas d’inquiétude, tout est bien indiqué.
Si vous voulez allumer quelques cierges magiques sur la plage, prévoyez un seau d’eau pour prévenir tout départ de feu. Restez prudent lorsque vous manipulez des objets inflammables.
Enfin, n’oubliez pas de garder votre masque dans les transports, à l’intérieur des bâtiments accueillant du public et lorsque vous vous adressez à d’autres personnes. Evitez le plus possible les lieux trop fréquentés et désinfectez vos mains à l’entrée des bâtiments quand c’est possible. Pour votre santé et celle des autres, restez prudents tout au long de votre séjour.